À la différence du véhicule de service, le véhicule de fonction peut être utilisé par le salarié pour un usage mixte : ses déplacements professionnels – dans le cadre de son temps de travail – et personnels. L’utilisation de la voiture de fonction à des fins privées constitue un avantage en nature. Ce dernier compte comme un élément de rémunération, avec les conséquences fiscales et contractuelles que cela implique.

Utilisation d’une voiture de fonction 

Qui paye les amendes ?

En cas d’infraction au Code de la route commise par le salarié avec sa voiture de fonction – stationnement interdit, excès de vitesse… – l’amende est adressée au titulaire de la carte grise : l’employeur s’il est propriétaire de la voiture, le loueur s’il s’agit d’un véhicule de location.

Depuis la création de l’article L121-6 du Code de la route, l’employeur a l’obligation de communiquer l’identité du conducteur responsable de l’infraction. À défaut, il peut être lui-même condamné à une amende de 750 €.

  • L’employeur « dénonce » le salarié : le salarié doit s’acquitter du paiement de l’amende. Le cas échéant, il est sanctionné d’un retrait de points sur son permis de conduire.

  • L’employeur refuse de dénoncer le conducteur : l’entreprise est tenue au paiement du montant de l’amende, auquel s’ajoute l’amende de 750 € sur le fondement du manquement à son obligation de communiquer l’identité du salarié. Aucun retrait de points ne peut être effectué. Attention, dans cette hypothèse, l’employeur n’est pas autorisé à procéder à une retenue sur salaire au titre du paiement de la contravention du salarié par l’entreprise.

Accident avec un véhicule de fonction

L’assurance est attachée à la voiture et non au conducteur. Le véhicule de fonction est assuré par l’entreprise – ou par le loueur. En cas d’accident, c’est l’assureur de la voiture qui prend en charge les frais, quelles que soit les circonstances de l’accident de la circulation – conducteur fautif ou non.

Hors faute lourde du salarié dans le cadre de l’accident de voiture, il appartient également à l’entreprise de supporter les frais occasionnés par la mise en œuvre d’une franchise.

Sauf faute grave du conducteur, l’employeur ne peut licencier le salarié sur le fondement de l’accident.

La voiture de fonction : un avantage en nature

La loi considère l’utilisation du véhicule de fonction à des fins personnelles comme un avantage en nature. Cela implique les conséquences suivantes :

  • La suppression de la voiture implique obligatoirement la modification du contrat de travail du salarié. Le salarié doit y consentir. S’il refuse, l’employeur ne peut imposer la suppression du véhicule de fonction. Si le salarié accepte, l’employeur a l’obligation de procéder à une revalorisation de son salaire.

  • Le salarié a l’obligation de déclarer et de payes des charges sociales sur ses avantages en nature. L’avantage en nature véhicule est évalué au forfait ou au réel, et dépend de l’ancienneté de la voiture de fonction – plus ou moins de 5 ans.

À noter : n’est pas considéré comme un avantage en nature la voiture restituée pendant le week-end et les congés. De même, le véhicule de fonction utilitaire n’est pas un avantage en nature.

Véhicule de fonction, géolocalisation et vie privée du salarié

L’employeur peut équiper le véhicule de fonction d’un système de géolocalisation, à condition d’installer un dispositif adapté et justifié par la nature du travail du salarié. Il doit en tout état de cause respecter les formalités imposées par la CNIL, parmi lesquelles informer préalablement le conducteur de la voiture de fonction.

La CNIL recommande en outre à l’employeur de désactiver le système de géolocalisation pendant son utilisation en dehors des heures de travail, pour des raisons évidentes de respect de la vie privée du salarié.

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